Projets scientifiques


Au-delà de son activité de services, DriloBIOS mène des travaux de recherche scientifique en France et à travers le monde, en collaborations avec des institutions publiques ou structures associatives.


Projets scientifiques en cours

DriloBASE : base de données mondiale des vers de terre

DriloBASE est la première base de données taxonomiques des vers de terre à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, elle rassemble des données sur les 23 familles et quelques 400 genres existants. 5360 espèces sont également intégrées à la base sur les 5800 recensées dans le monde, associées à 4700 références bibliographiques. Ce travail constitue un outils exceptionnel pour appréhender des problématiques de premier plan telles que l’impact des activités humaines sur les communautés de vers de terre, le suivi d’espèces invasives à différentes échelles, la biogéographie et la conservation de ces organismes encore méconnus.

Les vers de terre et sangsues des zones humides de France

Basé sur un échantillonnage lancé en 2014, près de 430 zones humides ont été visitées à travers tout le pays, constituant ainsi l’inventaire taxonomique le plus détaillé jamais réalisé à cette échelle en milieu tempéré. Les résultats sont toujours en cours d’analyse mais ce travail révèle déjà le rôle majeur que jouent à grande échelle à la fois le substrat géologique sur lequel repose une zone humide et la structure topographique d’un cours d’eau sur la densité d’organismes vivants et le type de communautés d’espèces rencontrées. Cet inventaire a révélé également plusieurs points inattendus quant à la présence de certaines espèces et leur distribution à travers le pays.

Les vers de terre de Guyane française

Ce projet lancé il y a plus de 10 ans s’est fait notamment en collaboration avec le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier (CNRS, UMR 5175), le Centre d’Etude de la Biodiversité Amazonienne (Laboratoire d’Excellence) et le Museum national d’histoire naturelle (MNHN). Premier inventaire réalisé à l’échelle de la Guyane française, il a permis de mettre en lumière l’exceptionnelle diversité des vers de terre de cette région amazonienne, aussi bien en terme d’espèces que de fonctions écologiques et d’occupations des habitats. Ainsi, le seul site de la station de recherche des Nouragues a révélé la présence de 58 espèces, établissant ainsi un record à l’échelle mondiale pour un site unique ! De nombreuses espèces nouvelles pour la science ont ainsi été décrites ou sont en cours de description. Mais malgré ces résultats, il ne s’agit pourtant là que d’un travail préliminaire au vu de l’immense biodiversité de cette région.

Quelques projets scientifiques marquants…

Parc national de Port-Cros : découvertes de deux espèces de vers de terre, nouvelles pour la science !

En 2019, un partenariat avec le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier (CNRS, UMR 5175) et le Parc national de Port-Cros a permis la réalisation d’un inventaire taxonomique des vers de terre des iles de Port-Cros, Porquerolles et du Cap Lardier. Si le sud de la France est bien connu pour être un « hotspot » de biodiversité majeur, ce travail a révélé un nombre d’espèces inattendus et a aboutit à la découverte et la description de deux espèces nouvelles pour la science, nommées respectivement Cataladrilus porquerollensis et Scherotheca portcrosana. Il s’agit là de la première découverte d’espèces nouvelles en France depuis 2005, indiquant toutefois que des espèces inconnues peuvent encore être découvertes dans un des pays tempérés pourtant les mieux répertoriés.

Impact de la radioactivité sur les vers de terre de la zone d’exclusion de Tchernobyl (Ukraine)

Plusieurs projets ont été conduits, de 2013 à 2017, au sein de la zone d’exclusion de Tchernobyl. Effectués en partenariat avec l’Université norvégienne pour les sciences de la vie (NMBU) et le Centre de recherche de Tchernobyl, ils avaient pour double objectif d’effectuer un inventaire des espèces de vers de terre sur l’ensemble de ce territoire de 2200km2 et d’étudier l’impact d’une contamination radioactive de grande ampleur sur ces organismes. De façon surprenante, la diversité des vers de terre de cette zone s’est révélée assez riche, les espèces ne répondant pas de façon homogène à la présence de radionucléides dans les sols.

Impact de la radioactivité sur les vers de terre de la zone d’exclusion de Fukushima (Japon)

Ce projet, réalisé en partenariat avec l’Université norvégienne pour les sciences de la vie (NMBU) et l’Université de Fukushima (Japon) avait comme objectif, comme pour Tchernobyl, d’effectuer un inventaire des vers de terre en plusieurs points de la zone d’exclusion de Fukushima, dans un rayon de 20km autour de la centrale de Fukushima-Daichi. Là encore, la diversité des espèces s’est révélée globalement importante, certaines dominant particulièrement dans des secteurs fortement contaminées.

Interventions pédagogiques récentes

Exposition « La ruche géante » de la Fondation Goodplanet (Paris, 16e)

Les samedis et dimanches après-midi durant deux années consécutives (2020-2021), j’ai introduit le grand public au monde fascinant des abeilles ainsi qu’aux dangers que courent aujourd’hui l’ensemble des insectes pollinisateurs, dans le cadre de l’exposition « La ruche géante » de la Fondation Goodplanet, lancée par Yann Arthus-Bertrand en 2005.

Le sujet semble à priori un peu éloigné des organismes du sol. Cependant, les insectes pollinisateurs ont une influence absolument majeure sur la couverture végétale d’un milieu donné, elle-même fortement connectée au sol sous-jacent. Il ne s’agit donc là que de compartiments différents mais fortement interconnectés, constituant ensemble les fondements d’un écosystème.